Je n’ai pas ma place dans cette église qui veut bien de ma personne mais ne veut pas de ma sexualité

J’ai occupé voilà une vingtaine d’années de nombreuses activités : organiste, chef de chœur, conseil pastoral, préparation liturgique et catéchisme aux enfants. Tout cela je l’ai fait avec passion, mais que répondre aux questions embarrassantes des autres et des prêtres qui vous demandent à 30 ans passés si l’on a femme ou enfants. Silence ou la plupart du temps boutade, jonglerie. Que répondre ? « Je suis pédé ! » Ce mot me faisait peur autant qu’à eux. Mais qu’aurait-il fallut dire : « j’ai mon compagnon qui m’attend à la maison » ? Qui aurait voulu l’entendre !

Personne ne m’aurait mis dehors si j’avais fait ce pas mais personne ne m’aurait plus confié ses enfants pour le catéchisme, personne n’aurait accepté la communion de mes mains pendant la messe, tout juste m’aurait-on laissé chanter, jouer de la musique, les arts vont si bien aux homosexuels comme on dit !

Vous me direz que je n’ai pas fait le pas et que je ne connais donc pas la réponse qui n’est que le fruit de mon imagination. C’est vrai, mais pourtant j’en ai l’intime conviction, les mots du magistère et les foules passionnées des “manifs pour tous” ne sont pas prêtes à me persuader du contraire.

Non, je n’ai pas ma place dans l’église, pas plus hier qu’aujourd’hui, sinon dans ce qu’on omet de dire et finit par vous faire mentir aux autres et à vous-même.

Non, je n’ai pas ma place dans cette église qui accepte ma personne mais pas mon humanité. Non, je n’ai pas ma place dans cette église qui veut bien de ma présence pour combler les vides mais ne veut pas de ma sexualité. Je n’ai pas choisi ma sexualité comme on ne choisit pas la couleur des yeux mais j’ai choisi d’aimer Dieu… comme vous !

Jean-Louis

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