Nous avons perçu qu’accepter l’autre dans sa différence est beaucoup plus qu’un devoir, c’est un enrichissement.

Deux parents témoignent

Fabienne

Quand Julien nous a annoncé qu’il était homo, il y a 15 ans, j’ai ressenti un vrai bouleversement. C’était pour moi une abstraction qu’il fallait que je rende concrète.

Je voulais refuser l’idée parce que j’avais peur, confusément peur des souffrances que ça aller engendrer pour lui. On allait se moquer de lui, ne pas le prendre au sérieux dans son travail, il allait perdre ses amis. J’étais loin de penser que les blessures qui lui feraient le plus mal allaient venir de son église à laquelle il est tellement attaché. J’avais peur aussi qu’il se replie sur lui.

Il nous a dit aussi qu’il avait eu du mal à nous le dire parce qu’il avait eu du mal lui-même à s’accepter différent, qu’aimer une fille aurait été tellement plus simple. Il avait peur que cela change l’amour que nous avions pour lui. Enfin il nous a dit que nous n’étions pas responsables. C’était comme ça.

Aujourd’hui nous avons cheminé, nous avons changé. Grace à Julien et Bruno nous avons perçu qu’accepter l’autre dans sa différence est beaucoup plus qu’un devoir, c’est un enrichissement.

Le chemin de vie de deux personnes du même sexe est un chemin beaucoup plus difficile à cause du regard des autres, voire du rejet des autres.

J’espère que le partage de la parole de Dieu, la réflexion et la prière en église leur sera possible pour les aider à vivre cet amour sous le regard bienveillant de Dieu.

Erik

Dire que le jour où Julien nous a annoncé son homosexualité est un jour de joie serait vraiment mentir.

Cependant mon obsession a été que cela ne change rien à notre relation avec notre fils. La qualité de Bruno, son ami, nous a beaucoup aidés à progresser sur ce chemin.

Nous avons quatre enfants, deux filles et deux garçons. Je pensais que j’aurai deux gendres, nous en avons trois… et alors.

Les difficultés pour moi sont vraiment venues de l’Eglise, avec les homélies appelant à aller participer à la « Manif pour tous » [mouvement opposé à l’ouverture du mariage civil aux couples homosexuels].

L’accueil des divorcés et des homosexuels au sein de l’église est, pour moi, d’abord le problème de l’église. C’est une souffrance pour les divorcés comme pour les homosexuels en tout cas pour ceux qui sont restés au sein de l’église car beaucoup ont déjà « quitté le navire ».

Je souhaite vraiment que le Christ accompagne l’Eglise dans ce chemin d’Emmaüs et qu’elle soit inspirée par la question : « Qui suis-je pour juger ? »

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